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La veille c'est déjà demain
25 mai 2012

mon patron, cet espion

FICHÉS, ÉPIÉS PAR DES "TAUPES", pris en filature, écoutés ou filmés à leur insu voire géolocalisés grâce à un GPS. Les affaires de salariés espionnés par leur employeur font froid dans le dos. Dernier grand scandale en date, le cas Ikea a jeté une lumière crue sur les pratiques de certaines entreprises. Plusieurs cadres du distributeur de meubles sont accusés de s'être illégalement renseignés sur les éventuels antécédents judiciaires d'une partie du personnel. L'enquête ouverte par le parquet de Versailles, à la suite d'une plainte du syndicat Force ouvrière, permettra d'y voir plus clair. Deux juges d'instruction ont été désignés. Sans attendre l'issue des investigations, Ikea France a fait son mea culpa, reconnaissant l'existence de "pratiques intolérables". Le 18 mai, l'enseigne a annoncé le départ de quatre cadres dirigeants, dont l'ancien directeur général de l'enseigne dans l'Hexagone, Jean-Louis Baillot, soupçonnés d'avoir eu recours à des "pratiques contraires aux valeurs et aux normes de l'équipe".

Plus largement, les affaires de surveillance dans le monde du travail - qu'il s'agisse d'entraver l'action des syndicalistes ou de "fliquer" des salariés au quotidien - ne peuvent plus être considérées comme anecdotiques. En 2011, elles représentaient 14,8 % des plaintes adressées à la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), institution indépendante qui veille au respect de la vie privée. "Les recours augmentent parallèlement à la diffusion des nouvelles technologies dans les entreprises", insiste Yann Padova, secrétaire général de la CNIL. En un an, la Commission a constaté une hausse de 59 % des différends liés à la cybersurveillance (filtrage des navigateurs sur Internet, restrictions apportées dans l'utilisation des courriels, etc.). Dans certains cas, des salariés éprouvent la désagréable sensation d'être épiés, sans pour autant que leur hiérarchie ait violé la loi. Dans d'autres situations, la ligne jaune a clairement été franchie. Les cinq témoignages que nous publions, impliquant des personnes dont le prénom a été modifié, racontent comment elles ont été espionnées.

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